cette terre qu'ils ont sur les mains
c'est de la farine c'est du pain
pétrie de maux de paysans
de murets de fontaines d'antan
ils ont des fils à faire grandir
du labeur pour leur avenir
la patience que la vie sait dire
ils protent en eux toutes leurs peines
jusqu'au silence de leurs veines
un fleuve recueille leurs tourments
et leur soleil est au levant
tôt sur la vie une heure avant
une heure plus tôt
et sichez eux l'on vient frapper
il y a un feu pour s'y chauffer
ils sont humains
humains
seulement humains...
humains
et moi aussi
et moi aussi
ils ont la peau à peine hâlée
de poussière de maquis
trempé
leurs sables d'amour tamisés
et quand la nuit s'en vient trahir
qu'il n'est de mot qui puisse dire
combien une âme peut souffrir
ils ont cette foi à relever
l'homme qui vient à tomber
ils sont humains
humains
seulement humains...
humains
et moi aussi
et moi aussi