C'est moi l'émigrant qui marche sans fin
Dans la poussière là-bas sur le bord d'un chemin
C'est moi le sans pays au hasard du destin
Où se perdent les enfants des terres sans lendemain
Je suis prêt à peiner sans aucune rancoeur
Pour que vivent les miens à force de sueur
A force de sueur
Je viens de ces contrées où le soleil chauffe tôt
Né sous un abri aux murs teintés de chaux
Aux murs teintés de chaux
Je suis de ces visages noirs ou basanés
De ceux qui comme vous à la guerre sont tombés
A la guerre sont tombés
Mais que puis donc faire qu'y pourrais-je donc bien
Si de votre Bon Dieu je ne puis faire le mien
Je ne puis faire le mien
Je ne puis faire le mien
Et pourtant quand le sort en ce monde est cruel
Nous levons tous les yeux en quête d'un même ciel
En quête d'un même ciel
Alors en attendant puisque nous sommes humains
Je vous la tend aussi
Serrons-nous donc la main
Serrons-nous donc la main
Serrons-nous donc la main...