Chaque année pour le Vendredi Saint, dans les rues de Sartène
un homme en cagoule rouge, une lourde chaîne aux pieds
parcours la ville en portant une immense croix.
Personne jamais ne connaîtra son nom.
Personne...
Les pieds rouges de sang
Il avance à pas lents
Le Porte-Croix.
Trébuchant sur les pierres
Il marche son calvaire
Le Porte-Croix.
La tête sous la cagoule
Pour que ceux de la foule
Ne sache pas
Qui est cet inconnu
Qui devant eux pieds nus
Porte la croix.
Lui qui faisait violence
Il fait sa pénitence
En silence.
Les yeux pleins de rougeurs
Brûlés par la sueur
Et la chaleur
Laissez passer
Laisser passer le Porte-Croix.
Laissez passer le pénitent et ses pêchés.
Laissez passer celui qui porte la lourde croix
Laissez passer (laissez passer)
Car lui seul sera pardonné.
Les pieds rouges de sang
Il avance à pas lents
Le Porte-Croix.
Mais soudain dans la foule
A travers sa cagoule
Le Porte-Croix
A reconnu sa mère
Venue faire la prière
Et ne sait pas
Que c'est son fils à elle
Qu'aujourd'hui on apelle
Le Porte-Croix.
Etait-ce de l'intuition
Pour que vieille sans raison
Elle soit là ?
On dirait qu'elle sent
Que c'est un peu son sang
Qu'elle aperçoit.
Laissez passer
Laisser passer le Porte-Croix.
Laissez passer le pénitent et ses pêchés.
Laissez passer celui qui porte la lourde croix
Laissez passer (laissez passer)
Car lui seul sera pardonné.